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Le GP de Bahreïn s'est bien déroulé

Mardi 24 Avril 2012, 22:48 , par jg56 Publié dans #Infos 2012

Kimi Räikkönen, Felipe Massa, Ferrari, Lotus Renault, 2012 Bahrain Formula 1 Grand Prix, Formula 1Le responsable du Grand Prix de Bahreïn est heureux de pouvoir dire au terme de l'événement que la course ne fut pas affectée sportivement par les événements anti-gouvernementaux se déroulant en dehors du circuit, dans la ville de Manama. Hautement décriée, la décision de la F1 de se rendre à Bahreïn, après avoir pourtant manqué l'édition précédente pour les mêmes raisons politico-sociales en 2011, fut instrumentalisée par les pro-régimes comme les anti-régimes pour attirer l'attention sur des causes opposées.

Zayed R. Al Zayani, le directeur du circuit de Sakhir, estime avoir prouvé au monde que les événements de la scène politique n'avaient rien à voir avec ce qu'il se passe dans le sport : "Je suis heureux que cela se soit déroulé sans problème et que tout le monde ait finalement pu voir que les menaces et les discussions à propos de bombes et de sabotage de course ne se sont pas concrétisées. Tenir une course n'est pas nouveau pour nous. Nous avons organisé sept Grands Prix auparavant et je pense que nous avons été stigmatisés l'an dernier. Espérons que nous aurons l'an prochain une course derrière laquelle tout le monde se réunira cette fois."

Martin Brundle, l'ex-pilote de F1 et aujourd'hui l'un des commentateurs le plus populaires de la F1 qui officie pour la télévision britannique, a lui aussi estimé, au terme du GP, que la décision d'aller à Bahreïn fut la bonne : "Je pense que la F1 a pris la bonne décision en allant à Bahreïn et en ne fuyant pas dans l'adversité, ce qui nous aurait exposé à tous types de défis dans le futur. Mais il faudra tout de même un meilleur contexte dans le pays pour que nous puissions y revenir l'an prochain. J'aime beaucoup Bahreïn et son peuple et j’espère qu'ils pourront trouver une solution."

Christian Horner, le patron de l'équipe Red Bull, qui a remporté le Grand Prix avec Sebastian Vettel, les a rejoint : "Ce n'est pas juste pour la F1 d'être emmenée dans des débats politiques. Ça devient politique si vous courez et ça l'est si vous ne courez pas. Notre attention s'est donc portée sur le fait de venir ici et de faire notre travail sans penser au reste ; je suis ravi de pouvoir dire que ce fut en effet le cas et que la sécurité a été assurée."

Éric Boullier, le directeur de l'équipe Lotus, a reconnu que ce GP était important pour Bahreïn mais qu'il était en effet mieux que personne ne le considère comme un outil politique : "Nous savons qu'il est très important pour Bahreïn d'organiser cet événement international, c'est leur plus important rendez-vous de l'année. Mais la F1 ne doit jamais être utilisée comme outil politique."

Cependant, ce sur quoi peu de personnes se sont encore penchées concerne les retombées économiques de ce Grand Prix. Celles-ci devraient en fait s'avérer bien faibles et peut-être même entrainer un déficit sur cette édition car les spectateurs n'ont pas été au rendez-vous. Comme de plus en plus souvent sur les nouveaux circuits orientaux intégrés au championnat du monde, qui semblent offrir de belles perspectives à la F1 en théorie mais ne remplissent pas les tribunes en réalité, la F1 étant seulement un sport historique en Europe, le Grand Prix de Bahreïn n'a pas attiré les foules pour sa huitième édition. Pour l'anecdote, Alan Baldwin, un journaliste, assure même que lors d'un tour de parade des pilotes, ceux-ci ont adressé des gestes à une "foule imaginaire" : "Ils faisaient des signes à des rangées de sièges vides," a-t-il remarqué.

Dans les faits, selon les organisateurs, 28000 des 46000 places disponibles auraient été vendues pour le dimanche. Bien qu'il s’agisse déjà de 60% de la capacité du circuit, plusieurs sources journalistiques rapportent que pour beaucoup, le sentiment était plutôt d'avoir eu bien moins de venue qu'annoncé par l'organisation - loin, très loin, des courses de 150000 spectateurs à guichet fermé chaque année à Silverstone en Grande-Bretagne.

Néanmoins, il faut évidemment signaler que la sécurité qui inquiétait l'opinion publique depuis des mois fut probablement une des craintes des possibles spectateurs. Les fans des pays voisins n'ont pas souhaité prendre le risque d'entrer à Bahreïn et les habituels spectateurs locaux ont pour une part rapporté que le prix des places était bien trop élevé en 2012 alors que d'autres n'avaient tout simplement pas envie de s'afficher dans les tribunes de ce GP, contre les volontés des nombreux manifestants anti-gouvernementaux bahreïnis. Certains estiment en effet que, malgré les violents affronts qui se produisent parfois dans la capitale Manama, le GP aurait été maintenu au championnat afin d'aider le gouvernement à reprendre le dessus sur les révoltes sociales qui éclatent dans le pays depuis de nombreux mois.

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