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Valencia en difficulté pour vendre ses billets

Jeudi 14 Juin 2012, 22:20 , par jg56 Publié dans #Infos 2012

2012 European Formula 1 Grand Prix, Formula 1Le circuit urbain de Valencia, en Espagne, est la prochaine étape du calendrier F1, du 22 au 24 juin prochains. Si l'on sait déjà que l'épreuve portuaire du GP d'Europe n'engendre guère la ferveur du paddock, le public semble également décidément bouder l'événement, pour lequel seulement 38000 tickets ont été vendus à ce jour, alors que 45000 étaient initialement disponibles. Et pourtant, les organisateurs avaient déjà pris la décision de construire moins de tribunes pour faire des économies - tout en se gardant le droit d'en ériger de nouvelles en fonction des demandes.

La crise espagnole n'y est évidemment pas pour rien puisque seuls 36% des billets vendus l'auraient été à des espagnols ; les touristes étrangers représentant la grande majorité des spectateurs cette année encore. Les spectateurs viennent majoritairement de Grande-Bretagne, d'Allemagne, d'Italie, de France, mais aussi des États-Unis, de la Finlande, de la Norvège et de la Suisse.

Ainsi, l'Espagne a entériné avec Bernie Ecclestone, le patron de la F1, la mise en place d'une alternance entre ses deux événements de Barcelone et de Valencia, au cours des prochaines années. À Barcelone, même si c'était à une échelle un peu plus réduite, la même tendance fut ressentie cette saison : les tribunes n'étaient pas toujours pleines, y compris devant le muret des stands.

Valencia n'accueillera donc pas de Grand Prix une année sur deux, à compter de l'an prochain. La crise qui a conduit à un taux de chômage à près de 25% et qui paralyse les banques par manque de liquidités n'aide évidemment pas les organisateurs à faire recette. Néanmoins, ceux-ci devraient mieux s'en sortir en accueillant moins souvent la F1 car celle-ci leur creusait un déficit qui sera donc moins important à l'avenir, tout en continuant à en faire profiter les commerces et autres activités locales.

Lola Johnson, ministre des sports et du tourisme, a tenu à rassurer sur les intérêts de l'organisation du GP à Valencia : "Le Grand Prix est une opportunité de donner de la valeur ajoutée à l'Espagne, notamment en cette période difficile. L'événement assure la promotion continue de Valencia et aide à soutenir la croissance d'un secteur stratégique comme le tourisme."

Gonzalo Gobert, le directeur du circuit permanent Ricardo Tormo utilisé pour les essais hivernaux, qui a également pris les reines du tout proche circuit urbain en début d'année, se prépare activement à accueillir le Grand Prix d'Europe mais reste réaliste : "De nos jours, il est très difficile d'accueillir un événement de ce genre pour la région organisatrice ; les prix de plateau demandés pour figurer au calendrier sont si élevés que nous ne pouvons finalement qu'espérer que le plus grand nombre de touristes possible viennent, pour apprécier le spectacle que nous offrons et aider à diminuer le déficit du mieux que possible. Mais nous ne pouvons déjà que constater les premiers chiffres qui ne sont pas bons..." a-t-il regretté, en ajoutant : "En fait, je pense que quiconque réaliserait des bénéfices lors d'une course de F1 mériterait le Prix Nobel d'économie." Pourtant, certains pays parviennent encore à cela, mais la population y est généralement moins touchée par le contexte économique actuel.

Gobert a également avoué qu'il approuvait totalement l'alternance entre Valencia et Barcelone, au départ décidée par Bernie Ecclestone : "Bien sûr, un tel événement apporte un bénéfice important pour la région, mais l'organiser six semaines après le Grand Prix d'Espagne à Barcelone n'a aucun sens. Deux courses en Espagne, cela n'avait vraiment aucun sens. C'est comme tout, il faut rationaliser."

Selon l'espagnol, avec le peu spectateurs qu'il y aura, l'unique élément qui peut désormais aider est le double champion du monde espagnol, Fernando Alonso : "Nous comptons sur les performances de Fernando Alonso. C'est essentiel pour les ventes de billets. C'est un fait, cela nous aide beaucoup. Néanmoins, 64% des spectateurs viennent de l'étranger... En fait, celui qui devrait gagner, ce pourrait être un espagnol ou bien un allemand, un britannique ou un français. L'un de ceux-là serait très bien car ce sont nos plus gros marchés," a conclu Gobert.

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