Pour la deuxième fois en deux ans, le championnat du monde de Formule 1 commencera, dans une semaine, sans le pilote polonais Robert Kubica, gravement accidenté en rallye le 6 février 2011 en Italie, alors que sa voiture avait été transpercée par un rail de sécurité. Son dernier employeur, Gérard Lopez, copropriétaire de l'équipe Lotus, concède qu'il s'agit d'une grosse perte pour la Formule 1.

"Je suis triste de ce qu'il s'est passé. Ce fut très difficile pour nous, et évidemment plus pour Robert," a rappelé Lopez, qui estime que son équipe a tout fait pour redonner les moyens à Kubica de reprendre la piste le plus tôt possible, mais sa rééducation prend plus de temps qu'espéré, ce qui fait qu'il n'est toujours pas en mesure de remonter dans le baquet d'une F1 à l'heure actuelle. "On a tout fait, et même plus, dans le respect de nos accords avec lui. Nous étions prêts à continuer et à tout tenter pour le remettre le plus tôt possible dans la voiture, et peut-être, plus tard, pour l'aligner à nouveau en course."

Le contrat entre les deux parties qui courait jusqu'au 31 décembre 2011 n'a cependant pas été prolongé, ce qui fait que Kubica n'est plus rattaché à aucune écurie à présent. Certains le voient cependant en lien avec Ferrari, qui aimerait lui faire essayer une F1 cet été, quand il devrait enfin avoir retrouvé une condition physique suffisante. Cet essai servirait ainsi éventuellement à l'amener à signer un contrat de pilote titulaire à l'horizon 2013 avec l'équipe italienne.

De son côté, Lopez regrette que Kubica n'ait pas continué de croire en Lotus car l'écurie britannique s'est toujours montrée prête pour attendre le bon moment et lui permettre de faire son retour en douceur. Des différends et des malentendus sont cependant apparus entre Lotus et l'entourage de Kubica, ce que Lopez regrette et ne parvient d'ailleurs toujours pas à expliquer, alors que l'ambiance avait toujours été au beau fixe, que ce soit avant l'accident ou pendant ses soins et le début de sa rééducation.

"Je suis moins content de ce qu'il s'est passé plus tard, nous n'avons pas pu faire plus pour l'aider à revenir ; d'ailleurs, je ne pense pas que c'était Robert..." a ajouté Lopez, soupçonnant à demi-mot le management du polonais : "Je ne sais pas si c'était les illusions de Robert ou celles de quelqu'un d'autre. Nous savions qu'un retour de Robert en 2011 était impossible. Nous ne l'avons pas pressé mais son entourage lui a mis la pression. Je ne sais pas si cela a un rapport avec l'intérêt qu'ils avaient apparemment développé pour Ferrari, mais notre porte est restée ouverte pendant un long moment."

Au final, Gérard Lopez a toujours une haute estime de Robert Kubica et esime qu'il pourrait toujours être l'un des meilleurs pilotes du peloton : "Je pense cependant toujours que Robert fait partie de cette petite catégorie de pilotes qui peuvent remporter une course sans avoir la meilleure voiture," a-t-il expliqué. "C'est vraiment une grosse perte."